Destruction de l’environnement à Kéniéba : Wassa Ton porte plainte contre les exploitants forestiers et miniers

Pour dire non à la destruction inconsidérée de l’environnement par les exploitants forestiers et miniers, l’association Wassa Ton qui regroupe les populations des douze communes du cercle de Kéniéba vient de porter plainte contre X, le 24 novembre 2020, devant le Tribunal de 1èreinstance de Kéniéba. 

L’information a été donnée, ce samedi 28 novembre 2020, au cours d’un point de presse animé par le président l’association Wassa Ton, Aliou Diallo, non moins PDG de Dial BTP, à Sébénicoro. Bien que pourvoyeuse d’importantes ressources financières pour les communautés, l’extraction minière, selon M. Diallo, est devenue une activité source de malheur et de misère pour la majorité des populations résidant sur les territoires au sous-sol riche en minerais dans le cercle de Kéniéba.

C’est une situation qui se caractérise par une destruction inconsidérée de l’environnement, avec la coupe abusive des arbres par les exploitants forestiers et miniers.  De nos jours, a-t-il fait savoir, des villages entiers sont rasés par les multinationales de l’extraction aurifères. Pire, constate l’association Wassa Ton, le cyanure, le mercure, les acides et autres produits continuent de polluer les eaux de la Falémé et de ses affluents, les eaux des mares ainsi que les nappes phréatiques.

Comme pour ne rien arranger, le président l’association Wassa Ton, Aliou Diallo, a constaté que la situation s’est dégradée davantage ces derniers temps avec l’arrivée des sociétés minières chinoises dans la zone qui s’adonnent au dragage illégal de la Falémé dans le but d’extraire de l’or.

Ainsi, le bassin hydrogéologique, physique, environnemental et social de la Falémé vit actuellement une situation critique, liée au développement de l’extraction minière.

Face à cette situation jugée très préoccupante qui menace l’existence même des populations, l’association Wassa Ton regroupant les douze communes du cercle de Kéniéba a porté plainte contre X près le Tribunal de 1èreinstance de Kéniéba.

Appel aux autorités

De l’exposé du président Diallo, il ressort que le bassin de la Falémé suscite de grandes convoitises. De la pique aux machines les plus sophistiquées, en passant par les dragues et les cracheurs, l’extraction minière sème le malheur dans le bassin de la Falémé devenu une zone où les intérêts s’entremêlent, avec en jeu, la vie, la santé et les équilibres physiques naturels. Aujourd’hui, les activités d’agriculture, d’élevage, de pêche, d’arboriculture, de maraîchage ne sont plus possibles avec ces eaux polluées de la Falémé. A ceux-là s’ajoutent, la perte de la biodiversité par la destruction de la faune et de la flore suite à la destruction de l’écosystème et la pollution de l’environnement ; l’aggravation des effets du changement climatique, du fait du déboisement massif et continu.

Crée sous le récépissé N°2019-33/PCK du 12 septembre 2019, l’association Wassa Ton entend mettre fin à cette injustice qui n’a que trop duré. « Malgré la présence de toutes ces mines, nous souffrons de tout. Pas d’eau, pas d’électricité, pas de centres de santé, pas des salles de classe. Il est temps que les autorités prennent conscience de cette situation et pensent aux populations de KéniébaIl faut que les autorités nous aident à sauver la Falémé », a plaidé le président, Aliou Diallo.

Restitution à 100% du fonds des avaries à Kéniéba

Aussi, l’Association Wassa Ton exige des différentes mines d’or du cercle la restitution à 100% du fonds des avaries au compte de la communauté de Kéniéba pour booster le développement communautaire et d’autres actions de développement local avant le 25 octobre 2021.

Avant de terminer, Aliou Diallo s’est réjoui de la déclaration du président de la transition, Bah N’DAW, qui a affirmé que désormais, « l’or du Mali va briller pour les Maliens ». Mais, il remarque que la révision des conventions minières n’est pas une tâche facile. Toutefois, les autorités peuvent compter sur le soutien des populations du cercle de Kéniéba.

Derrières les mauvaises pratiques qui sèment la désolation dans cercle de Kéniéba, le président de Wassa Ton accuse les étrangers vivant sur le sol malien, notamment les Chinois et les mossis, qui opèrent avec la complicité de quelques compatriotes. Selon les estimations de cette association, il y a plus de 5 000 mossis et plus de 2 000 Chinois qui opèrent dans secteur minier dans le cercle de Kéniéba.

A O

Source : Ziré

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