Armée malienne : 56 ans de service rendu à la nation

Créée après l’éclatement de l’éphémère Fédération du Mali, l’armée républicaine malienne dont les commandements ont été, confiés, au départ, au Colonel Abdoulaye Soumaré, a fait ses preuves sur tous les fronts. Cela, tant au Mali qu’ailleurs en Afrique et au plan. Actuellement en pleine phase de restructuration, l’armée malienne d’antan n’enviait rien des armées africaines. Ce qui fait qu’à  nos jours, le seul critère qui compte est celui axé sur la détermination et la motivation par rapport à la mission qui lui est investie dans l’action.  Dans cette perspective, l’Etat se bat pour créer et réunir les moyens appropriés et les conditions idoines.

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 La République du Mali, par la voix de son premier Président Modibo Kéïta, pour faire assoir son autonomie politique et jouir de toute sa souveraineté nationale et internationale, a lancé un appel patriotique à tous ses fils et filles afin de donner une forme solidement républicaine à l’armée  malienne. Considérée comme l’une des armées les plus fortes d’Afrique de l’Ouest, durant les années  1960 et 1970,  cette armée malienne a fait ses preuves sous la direction du Général Soumaré. Ce dernier instruisait à ses Hommes que l’armée malienne n’est pas une armée de tueurs mais de constructeurs de la nation, de bâtisseurs de la paix et du climat de sécurité pour tous.

En matière de formation, la Première République n’a pas lésiné sur les moyens.

Ainsi, depuis les années 1992, avec l’avènement de l’ère démocratique, les autorités maliennes œuvrent à donner une autre image à l’armée ; à savoir celle des exploits et de la hargne de vaincre face à l’ennemi de la paix et de la stabilité interne.

 

‘’Qui veut la paix prépare la guerre’’, a-t-on l’habitude de dire

Sachant que l’armée malienne ne jouissait plus de sa notoriété d’antan, surtout avec sa défection d’un bon nombre de ses éléments du Nord en 2012, les bandits et autres terroristes ont pullulé dans le pays en posant des actes contre son intégrité morale et même physique. Ainsi, les pouvoirs actuels sont en train de mettre le paquet pour mettre hors d’état de nuire les bandits terroristes.

 

La LOPM,  une nécessité de survie

«Tous les êtres humains trébuchent un jour sur la vérité. La plupart se relèvent rapidement, secouent leurs vêtements et retournent à leurs préoccupations, comme si de rien n’était», Winston Churchill.

La réforme des forces armées et de sécurité est en marche depuis 2015 à travers la loi d’orientation et de programmation militaire. Cette loi a été minutieusement élaborée pour doter notre pays d’un outil de Défense nationale capable d’aider le Mali  de relever des défis qu’il a au plan sécuritaire, institutionnel et socio-économique même.

Elle se traduit par une restructuration profonde des forces armées et de sécurité maliennes permettant le renforcement des capacités opérationnelles de celles-ci. La loi d’orientation et de programmation militaire a été votée le 5 mars 2015. Cette réforme est un outil formidable qui traduit la grande volonté du Président de la République, Chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Kéïta, de doter l’armée malienne des moyens d’assurer sa mission régalienne.

La Commission de la Défense Nationale, de la Sécurité et de la Protection Civile a été saisie au fond pour l’étude du dépôt N° 15-01/5L relatif au projet de loi d’orientation et de programmation militaire pour les années 2015-2019.

Le projet de loi tant attendu portant «Loi d’orientation et de programmation militaire» a finalement été adopté à l’unanimité des Députés de l’Assemblée Nationale en service. Il prévoit un immense investissement pour l’armée malienne, d’un montant de 1.230.563.972.349 francs CFA pour la période 2015-2019. Ce projet de loi, initié par le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, avait été adopté par le Conseil des Ministres en sa séance du 28 janvier 2015.

La LOPM est l’aboutissement d’un long processus enclenché suite à la crise de 2012 par des audits conjointement faits avec l’EUTM depuis 2013. Donc, ces audits effectués de part et d’autre furent confirmés ou infirmés par des Experts maliens et européens à l’issue des interviews au niveau des états-majors et services de sécurité spécialisés.

Enfin, le 02 décembre 2013, il y a eu le lancement officiel de la réforme des forces armées sur la base des premières ébauches qui ont été effectuées par des Experts.

Un Officier supérieur disait : « Il y avait de la matière grise pour penser la réforme, fixer des objectifs, montrer les voies à suivre et esquisser les moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Alors là, il a été décidé à ce que chaque unité puisse être apte et prompte avec un nombre d’éléments soutenu pour répondre aux différentes sollicitations».

Chacune d’elles doit être capable de déployer au bout d’une semaine un ETIA ; c’est-à-dire, un équivalent de 200 Hommes pour pouvoir intervenir. Au bout d’un mois, l’Armée de terre doit être apte à déployer un GTIA (soit 700 Hommes) et au bout de trois mois 3500 militaires sur le théâtre des opérations.

En fait, la capacité opérationnelle d’une armée repose sur quatre piliers, à savoir les effectifs, l’équipement des Hommes, la formation et la préparation opérationnelle, ainsi que l’organisation qui décline les objectifs et les capacités nécessaires.

Au micro de nos confrères de Jeune Afrique, le Colonel Abdoulaye Sidibé du MDAC disait ceci en 2015 : « La priorité a été donnée à l’Armée de l’air avec l’acquisition en cours d’une vingtaine d’avions militaires dont des avions de transport de troupes, des hélicoptères de manœuvre, d’appui feu et des avions d’attaques au sol. Les appareils que nous possédions vont être aussi réparés dont des hélicos MI24, l’hélico Z9 de manœuvre ainsi que deux avions MARKETI».

La LOPM est une solution pertinente pour notre armée en raison du fait qu’elle prend en compte tous les efforts visant le renforcement des capacités des forces de Défense et de sécurité. Il a, enfin, noté que c’est une loi qui a été beaucoup murie pour la réussite de l’armée malienne.

Ainsi, le parc aéroportuaire de l’armée malienne s’est grossit par l’emplette de deux nouveaux aéronefs, le mois dernier. Il s’agit d’un avion de transport CASA 295 et d’un hélicoptère de transport Super Puma.

La mise en œuvre de la LOPM

Sa mise en œuvre nécessite un financement budgétaire de mille deux cent trente milliards cinq cent soixante-trois millions neuf cent soixante-douze mille trois cent quarante-neuf (1.230.563.972.349) francs CFA sur une période de cinq (05) ans. Ces sommes sont réparties entre divers volets. Ainsi, 598.785.583 francs CFA seront dépensés pour les investissements et 577.348.718 francs CFA pour le fonctionnement tandis que 387.838.048 francs CFA seront alloués au pour le personnel.

Les crédits budgétaires du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants évalués à mille deux cent trente milliards cinq cent soixante-trois millions neuf cent soixante-douze mille trois cent quarante-neuf (1.230.563.972.349) francs CFA.

La loi d’orientation et de programmation militaire devra permettre aux Forces Armées et de Sécurité de faire face à un conflit majeur sur le territoire national avec une structure de commandement interarmées et opérationnelle capable de coordonner le processus d’atteinte tous les objectifs dont s’est fixé l’Etat au plan militaire, de contribuer à la protection des populations et aux opérations de soutien de la paix à hauteur d’un bataillon de 850 Hommes.

La LOPM sera un contrat opérationnel avec des axes d’effort sur l’amélioration des capacités opérationnelles des unités combattantes, l’acquisition d’aéronefs et de matériels de soutien technique de l’armée de l’air pour un montant d’environ 200 milliards de francs CFA et de véhicules de combat et de transport de troupes modernes pour un montant d’environ 100 milliards de francs CFA et la réalisation de matériels spécifiques pour les renseignements et les transmissions pour un montant d’environ 20 milliards de francs CFA.

Elle doit permettre d’obtenir de matériels spécifiques pour les forces de sécurité ; notamment pour la Garde nationale et la Gendarmerie nationale pour un montant d’environ 70 milliards de francs CFA et un soutien logistique et l’appui à la mobilité et contre-mobilité pour un montant d’environ 100 milliards de francs CFA.

Si le sourd n’a pas entendu le tonnerre, il verra bien la pluie

Son centre d’intérêt est aussi l’amélioration du cadre de vie et de travail du personnel ainsi que du commandement. Cet aspect comprend l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires, le recrutement, la revalorisation indiciaire, l’indemnité compensatrice de logement, le salaire du personnel existant, le fonctionnement ordinaire et l’opération MALIBA pour un montant d’environ 20 milliards de francs CFA.

Le coût de la réforme est réparti entre le Budget national qui est 715.871.927.499 francs CFA et l’effort financier lié à la réforme est évalué à 514.692.044.848  francs CFA.

Sur les 1.230.563.972.347 francs CFA, les investissements représentent 427.598.785.582 francs CFA (soit 34,75%) ; le fonctionnement 442.577.348.718 francs CFA (soit 35,97%) et le personnel 360.387.838.047 francs CFA (soit 29,29%) du Budget.

L’effort pour la LOPM en 2015 est estimé à 104.098.958.122 francs CFA contre 109.489.958.134 francs CFA en 2016 et il est porté à 97.282.269.381FCFA en 2017. Il est de 10.921.994.129  francs CFA en 2018 et, enfin, de 92.898.865.082 francs CFA en 2019.

Dans l’effort de financement, la part de l’armée de l’Air est la plus importante avec 34.15% (175.752.927.230 francs CFA). Elle est suivie par celle de l’armée de terre qui représente 22.86% (117.664.537.912 FCFA).

Les ressources requises s’inscrivent dans le taux exigé par la Banque mondiale qui est de 25% du Budget national. La LOPM requiert 21%, alors une marge budgétaire existe encore. Le financement doit être recherché au niveau interne ; notamment, sur les recettes fiscales. Il est exclu de creuser davantage le déficit budgétaire pour financer la LOPM. Le Budget proposé n’empiète en aucun cas sur les autres secteurs.

A l’état actuel, la part de la défense dans le PIB national représente environ 2,26 % portés à 3,92% en 2015 pour une moyenne sur les cinq (5) ans de l’ordre de 2 à 3,5%, à l’horizon 2019. La gestion des ressources est coordonnée par des commissions mises en place au niveau de chaque état-major.

Face à l’urgence et l’accroissement du besoin sécuritaire avec une noble ambition qui donna naissance à la création d’une unité d’élites: la Force spéciale antiterroriste (FORSAT) qui est désormais opérationnelle. Un effort hautement salutaire qui permet de déjouer des dizaines d’épreuves qui pouvaient être fatales au Peuple en partie. Aussi, d’autres interventions spontanées de cette unité a permis de venir à bout de beaucoup de coups.

 

Une unité melting-pot

«Il nous fallait un mécanisme plus souple, plus réactif, qui permet d’assurer une meilleure coopération entre les différentes forces de sécurité », confiait un haut Responsable du Ministère de la Sécurité, comme pour justifier la création et l’accompagnement de la FORSAT. Aussi, le coup d’accélérateur a été donné par l’attaque de l’Hôtel Radisson Blu. Les plus hautes autorités ont pris la décision de constituer une unité à part entière, capable d’intervenir rapidement et partout sur le territoire national en cas d’attaque terroriste

Ainsi, les Forces spéciales de la Garde nationale, le GIPN et le PIGN ont été des appuis à ce niveau pour les rassembler au sein d’un dispositif commun exclusivement affecté à la lutte contre le terrorisme.

Avec son commandement au Ministère de la Sécurité et de la Protection civile, chaque unité de la FORSAT dispose d’un médecin, d’un infirmier, d’un maître-chien, d’un négociateur et d’un officier de renseignements. Des snipers, déjà opérationnels au sein de la Gendarmerie, seront également bientôt présents dans les rangs de la Police et de la Garde nationale. Les différentes composantes de la FORSAT peuvent aussi compter sur des moyens matériels renforcés.

Les forces armées et de sécurités viennent, par exemple, d’être équipées de petits drones et de robots dotés de caméras qui leur permettront de recueillir des informations sur leurs futurs théâtres d’opérations. « La F FORSAT est un outil très utile, mais qui demande encore à être huilée», reconnaît une source sécuritaire en évoquant quelques rivalités persistantes entre Policiers, Gendarmes et Gardes nationaux. (Jeune Afrique).

Sans risque de nous tromper, nous pouvons aujourd’hui affirmer que le nouveau visage insufflé aux forces armées et de securité maliennes est une réponse évidente au caractère asymétrique de la guerre dont elle est confrontée par des attaques terroristes et des bas coups des bandits.

Sinaly M DAOU

Source : L’Observatoire

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