Cantines scolaires : COUVERT ASSURÉ POUR LES ÉLÈVES NÉCESSITEUX

 

 


jeunes hommes cantines coeur rupture jeune ramadanGrâce au service des plats gratuits, bien des scolaires issus des couches vulnérables, peuvent continuer à aller en classe. De quoi accentuer la fréquentation scolaire et le développement local

Notre pays compte 2351 cantines scolaires qui permettent de prendre en charge 436.505 enfants. Elles sont gérées par le Centre national des cantines scolaires (CNCS). Créé le 24 juin 2011, le CNCS, service rattaché au secrétariat général du ministère de l’Éducation nationale, est chargé de promouvoir l’éducation nutritionnelle et sanitaire dans les écoles dotées de cantines, d’assurer le contrôle, le suivi des différents intervenants dans le domaine de l’alimentation scolaire (ALISCO), d’évaluer les cantines scolaires, de coordonner et superviser les activités relatives à l’ALISCO.
Le CNCS contrôle et fait contrôler, mais veille aussi à la qualité des produits livrés dans les cantines scolaires. Il promeut la gestion rationnelle des cantines scolaires et favorise l’éducation nutritionnelle dans les écoles à cantines. Le Centre, par ses multiples fonctions, stimule aussi l’accroissement de la scolarisation, appuie toutes les activités permettant de soutenir l’assiduité des élèves et prévient l’abandon scolaire.
Pour la mise en œuvre de la Politique nationale de l’alimentation scolaire (PNAS), le CNCS s’appuie en priorité sur la mobilisation des populations bénéficiaires et des collectivités territoriales autour des cantines comme facteur de développement local. Il cible les écoles suivant des critères établis et assure la mise en place et la formation des Comités de gestion scolaire (CGS).
La formation des agents des services techniques déconcentrés et des communautés sur les bonnes pratiques de fonctionnement et de gestion des cantines, la dotation en kits ustensiles, la fourniture de vivres aux cantines sont des priorités de sa structure, explique la directrice du Centre national des cantines scolaires, le Dr Touré Zalia Maïga. Tout comme la généralisation des mesures visant l’implantation et la pérennisation des cantines. La promotion de l’éducation nutritionnelle, de l’hygiène et de l’assainissement dans les écoles à cantines, le suivi-évaluation, figurent aussi au nombre des priorités du CNCS, précise la directrice.
Mme Touré Zalia Maïga explique par ailleurs que le Centre national des cantines scolaires a installé et fait fonctionner un cadre de concertation mensuel au niveau national regroupant tous les acteurs de l’ALISCO. Malgré les effets négatifs des différentes crises sur son fonctionnement, le Centre a mené des activités de consolidation des acquis et de renforcement de l’ancrage institutionnel de l’alimentation scolaire. Cela s’est traduit par la création d’un répertoire de la situation des écoles à cantine entre l’Etat et ses partenaires en 2012-2013, l’élaboration d’un projet de textes de loi portant réglementation de l’alimentation scolaire en avril 2013. A tout cela s’ajoute la fourniture de nourriture à près de 75.000 élèves y compris 12.000 élèves déplacés. Le Dr Touré Zalia Maïga estime que, dans les régions du Nord de notre pays, le démarrage des cours nécessite un plan d’urgence qui sera consolidé par un vaste chantier de reconstruction, de réhabilitation et d’équipement en kits ustensiles de toutes les cantines scolaires saccagées et pillées.

2 MILLIARDS DE FCFA. Ainsi dans le cadre du Projet d’urgence humanitaire du gouvernement, 314 écoles (69 pour Kidal, 100 pour Gao, 100 pour Tombouctou et 45 pour Douentza) seront approvisionnées en vivres et dotées en kits ustensiles. Les achats de vivres effectués par le Programme alimentaire mondial (PAM) auprès des organisations paysannes permettent de ravitailler les écoles en produits locaux. Le PAM encouragera la production locale de qualité afin que les écoles à cantines puissent consommer les produits du terroir. « C’est de cette façon qu’on arrivera à un développement durable à la base », explique le directeur adjoint du PAM-Mali, Ibrahima Diop. Celui-ci a, par ailleurs, réitéré sa volonté de travailler avec le gouvernement, les partenaires techniques et financiers (PTF) et les communautés pour installer des cantines scolaires fonctionnelles et assurer la protection sociale des ménages vulnérables. Cette stratégie améliorera l’éducation, assure le ministre de l’Éducation nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo, qui précise que pour la mise en œuvre efficiente de la Politique nationale de l’alimentation scolaire, son département créera une Cellule nationale des cantines scolaires. Cette volonté affirmée conduira à une meilleure implication des collectivités et à une adhésion des partenaires stratégiques.
« Autant les cantines scolaires devraient contribuer à une meilleure fréquentation scolaire, autant elles devraient aussi constituer un puissant vecteur de développement local, de renforcement des capacités des communautés bénéficiaires et de promotion de l’emploi au niveau local », analyse le ministre Togo qui révèle que le gouvernement injecte chaque année plus de 2 milliards de Fcfa du budget national dans l’alimentation scolaire.
Dans le cadre de son combat pour atteindre ses objectifs en matière de scolarisation, le département de l’Éducation nationale a bénéficié de l’accompagnement de Catholic relief service (CRS), de la Banque mondiale, de l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et du PAM, énumère Kénékouo dit Barthélémy Togo.
Le Projet d’appui à l’approvisionnement des cantines scolaires sur la base des produits locaux (PG-HGSF) de SNV existe ainsi depuis septembre 2011. Sa durée initiale était de 4 ans, indique son chef Laouali Sadda qui précise que son financement provient de la Fondation Bill et Melinda Gates. Mis en œuvre par la SNV, le projet est destiné à 3 pays : le Ghana, le Kenya et le Mali.
Le volet de l’alimentation scolaire du PG-HSH est basé sur 4 axes d’intervention : le renforcement du processus d’approvisionnement et des capacités des collectivités et comités de gestion, des services déconcentrés de l’éducation et des finances ; le renforcement du système de gouvernance de la chaîne pour un approvisionnement effectif, transparent et responsable ; le développement de mécanismes efficaces et participatifs pour une responsabilisation accrue des acteurs de l’alimentation scolaire et l’apprentissage, la capitalisation et la dissémination des bonnes pratiques et leçons apprises.
En étroite collaboration avec le Centre national des cantines scolaires, le projet renforce donc les capacités de différents acteurs de l’ALISCO dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou. Cet appui technique et méthodologique est orienté vers les cantines financées par plusieurs partenaires techniques financiers (PTF) dont la Banque mondiale, notamment dans la région de Ségou à travers le Projet urgence éducation pour tous (PUEPT) ou Plan Mali, précise Laouali Sadda. Celui-ci indique que le PG-HGSF travaille avec à peu près 200 cantines scolaires accueillant plus de 45.907 élèves dont plus de 40% de filles dans 54 communes des régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou. Il appuie également 162 coopératives et 12 unions totalisant près de 17.000 producteurs, dont 18,5% de femmes, qui fournissent aux cantines scolaires mais aussi aux usines de transformation ou au marché privé.
Signalons qu’après 6 mois de prolongation, le Projet d’appui à l’approvisionnement des cantines scolaires sur la base des produits locaux de la SNV prend fin ce 31 mars.
S. Y. WAGUE

Source : Essor

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