Interview : André BANOU, natif de Dibari dans la région de Bandiagara est un chercheur

Autodidacte, ses recherches portent sur les traditions ancestrales dogons. De passage à Bamako, il a rendu visite à notre rédaction, visite au cours de laquelle il n’a pas manqué de nous parler de ses dernières découvertes à savoir l’alphabet et l’écriture dogon. Lisez plutôt !

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Soloni : vous êtes entrain de travailler sur  l’écriture et l’Alphabet dogon, d’où est venue l’idée de vous intéressé à ça ?

André BANOU : Si vous faites un constat, vous allez certainement  comprendre qu’il y’a quatre cercles dans la région de Mopti qui parlent dogon, c’est énorme. C’est de ce constat qui m’est venu à l’idée de travailler sur l’art et la tradition dogon qui tendent à disparaître. Pour moi, il faut rapidement trouver un moyen de préserver ce patrimoine inestimable qui est la culture dogon. Ainsi donc mon ami et collaborateur André TEMBELY et moi-même avons décidé de mener des recherches dans ce sens.

Soloni : vous avez découvert l’alphabet purement dogon en mettant au jour une écriture typiquement dogon, comment êtes vous parvenu à un si grand résultat ? 

André BANOU : Aussi paradoxale que cela puisse paraître, je peux vous dire ici que ces écritures existaient avant tout, mais on peut croire qu’ils n’ont jamais existé. Cela dépend de la compréhension de certaines personnes. Je m’explique : nos ancêtres n’avaient pas d’écriture et beaucoup  parmi eux ne savaient pas lire dans le sens où ils ne savaient pas se servir d’une feuille voire d’un stylo, mais par contre, ils utilisaient des  symboles et des signes pour se remémorer des faits et des dates.  Il fallait donc donner « formes » à ces signes et symboles et c’est que nous avons fait.

Soloni : Quelles sont les difficultés rencontrées au cours de vos recherches ?

André BANOU : Au début de ce travail de recherche, il y’a un peu plus de 10 ans, nous avons rencontré d’énormes difficultés. La première  difficulté est comment faire comprendre l’importance de mes recherches à mes frères dogons. Pour les convaincre, cela n’a pas été du tout une tâche facile. Secundo, j’ai été confronté à un problème de financement afin de pouvoir mener mes différentes recherches de façon efficace.  Par ailleurs, je peux remercier le ciel, car, grâce à l’association GINNA DOGON à travers leur communication, beaucoup de personnes ont  compris par la suite l’importance de mes recherches. Et l’AMALAN  m’aide beaucoup dans la transcription des signes en langue dogon. Ce qui constitue déjà un plus dans l’objectif recherché.

Soloni : Vous êtes également en plein dans les préparatifs d’une conférence sur les écritures, où en êtes vous ?

André BANOU : Oui c’est vrai, nous préparons une conférence sur l’écriture, le 22 juillet 2017, à Bandiagara. Nous avons initiés cette conférence pour faire la promotion de notre écriture c’est-à-dire : le dogon, aussi, il s’agit de faire la promotion et la valorisation de nos différentes recherches. Ce  sera  aussi l’occasion pour nous de montrer aux publics que nous avons et pouvons travailler avec notre écriture.

Soloni : A ce jour,  avez-vous des partenaires ?

André BANOU : Coté partenaire nous n’avons pas vraiment de vrais partenariats établis mais comme je le disais je travaille avec un autre frère s’agissant d’André TEMBELY alias Ecrivain. Notre collaboration dure depuis deux ans maintenant et nous sommes à la recherche de  partenaires solides qui pourraient nous soutenir.

Soloni : Quel est votre désir le plus ardent?

André BANOU : Mon désir est de rencontrer le chef de l’Etat pour lui montrer le résultat de mes recherches et les écritures afin de lui faire part de  l’importance de nos recherches. Je suis certain que si l’occasion se présentait, nul ne doute qu’il nous apportera son appui.

Soloni : Un  dernier mot?

André BANOU : Juste remercier le GUINA DOGON et de lancer un appel aux éventuels partenaires afin de finaliser mes recherches.

Propos recueillis par Hassa DIASSANA

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