‘’Rictus-Mon Billet’’: nos intellectuels présidents ou la malédiction africaine (1ère partie)

« Ça me fait si mal, si mal, ça me fait beaucoup pleurer. Ça me fait si mal si mal, l’Afrique doit se réveiller ! » Cette chanson d’Alpha Blondy, le reaggaeman ivoirien date de plus de dix ans. Et pourtant, en l’écoutant, moi j’ai l’impression qu’il l’a composée juste hier, pour critiquer les absurdités politiques dont l’Afrique est toujours victime de la part de ces dirigeants. Des dirigeants sado-masochistes qui rivalisent d’ingéniosité criminelle, comme si la présidence de la République était un théâtre ouvert à des crétins malfaisants. Des saltimbanques qui viennent démontrer leur capacité à jouer les héros de pires tragédies où les populations payent le prix de leur éternelle naïveté.

 

Les pères des indépendances qui refusaient l’alternance selon le modèle occidental de la démocratie, on les a traités de dictateurs, on les a humiliés et  couverts d’opprobre. Parce que de brillants jeunes intellectuels, comme de nouveaux soleils d’une nouvelle ère d’indépendance, émergeaient à l’horizon d’une Afrique un peu grippée où une jeunesse florissante avait besoin de discours nouveaux et soif de rupture. On entendit parler d’Alpha Condé en Guinée-Conakry, puis de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces deux trublions qui en ont fait voir de toutes les couleurs aux présidents-fondateurs de leurs pays respectifs. Ces opposants intrépides ont fait rêver des vagues de jeunes et donné à croire qu’une fois au pouvoir, leurs pays seraient les Eldorados fantasmés ! Je ne parlerai pas du tout de Laurent Gbagbo à qui la Cour pénale internationale continue de donner une aura de Saint-Homme, parce qu’aujourd’hui des opportunistes dévergondés, des mémoires trouées et des fanatiques impénitents, insultent impunément l’histoire en faisant croire au monde que ses dix ans de pouvoir furent pour la Côte d’Ivoire son âge d’Or et de Grâce.

Je voudrais surtout parler de cet universitaire brillant d’alors que beaucoup d’Africains comparaient à Nelson Mandela et qui, après la mort de ses pires bourreaux et l’intermède tragi-comique d’un plaisantin galonné, est arrivé, enfin, à ce pouvoir tant convoité. Un pouvoir qui aura coûté à lui et à ses aficionados, sévices, sueur et sang : Alpha Condé.

Mais je vais aussi parler de ce miraculé de haines groupées dans une Côte d’Ivoire où soufflait le thyphon de l’ivoirité et qui, comme le phénix, a pu renaître de ses cendres. Grâce à une mafia dont le cerveau a récemment retourné sa veste. Aujourd’hui, comme s’il avait oublié hier, Alassane Ouattara, ce brillant intellectuel qui, quoi qu’on dise, a donné un certain rayonnement à la Côte d’Ivoire, est en train de faire planer sur Éburnie, une grave menace, comme s’il tenait à détruire avant de partir, ce qu’il a construit. Comme s’il ne savait pas ce que pourrait provoquer après lui sa politique ouvertement revancharde et ethnocentriste… (À suivre)

MINGA S. Siddick

Source: Ziré

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