Déclaration du CIRAC sur la situation au Mali

Le Cercle indépendant de réflexions et d’actions citoyennes (CIRAC) suit avec une profonde préoccupation les évènements politiques en cours au Mali, notamment les récents développements consécutifs aux changements intervenus au sein des instances dirigeantes de la transition dans ce pays, ainsi que les différentes réactions, prises de position ou actions auxquelles ils ont donné lieu sur le plan régional et au niveau international.

 I – SUR LES INGERENCES EXTERIEURES

Le CIRAC

1. DENONCE avec force le diktat que tente d’exercer la France quant au choix des dirigeants de la transition du Mali et le chantage éhonté de Paris qui, tout en annonçant sa décision de suspendre, « à titre conservatoire », toutes opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes (FAMA), réaffirme, dans le même temps sa volonté de rester sur le territoire de ce pays ;

2. FUSTIGE le rôle ambigu de certains chefs d’État de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union

Le CIRAC est le Cercle Indépendant de Réflexions et d’Actions Citoyennes, une association apolitique, indépendante et non confessionnelle. Il a reçu du ministère de l’intérieur, de la sécurité́ publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses, l’arrêt de reconnaissance Numéro 000055 MISPD/ACR/DGAPJ/DLP le 25 janvier 2021.

Africaine (UA) qui, incapables de mettre en oeuvre les instruments de gestion de crises élaborées par ces institutions, se contentent d’appliquer à la lettre des initiatives dictées depuis Paris ou Washington sans prise sur la réalité du terrain, exacerbant de fait une situation sécuritaire déjà au bord d’une conflagration générale dans l’ensemble de l’espace sahélo-saharien voire au-delà dans le continent ;

3. INTERPELLE les Nations Unies pour le rôle pour le moins équivoque que la France veut leur faire jouer à travers la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), comme elle l’a fait il y a 10 ans en détruisant la Libye et en éliminant ses dirigeants, avec les conséquences que l’on sait.

 II – SUR LES ENJEUX GEOSTRATEGIQUES DE LA SITUATION

Au regard de ce qui précède et conscient de ce que les enjeux de la situation qui prévaut au Mali dépasse le cadre géographique de ce pays et même du SAHEL, le CIRAC LANCE UN APPEL à la mobilisation de l’intelligentsia africaine et de tous les hommes et femmes de bonne volonté à travers le monde pour faire échec à ce projet funeste de recolonisation de l’espace sahélo-saharien en cours sous le fallacieux prétexte de lutte contre les «terroristes» et les «djihadistes», en fait pour accentuer la dépendance et faire main basse sur l’immense potentiel économique de la région.

Il rappelle, en tout état de cause, que le phénomène djihadiste au SAHEL est la création de ceux qui, sous la houlette de la France, ont disloqué l’État libyen, favorisant le déferlement de hordes surarmées sur le territoire malien et dans l’espace sahélien.

 III- SUR LA NECESSAIRE SOLIDARITE PANAFRICAINE

En ces circonstances graves, convaincu que la lutte engagée par les patriotes maliens est plus un COMBAT DES PEUPLES AFRICAINS que celui de nos États dont un grand nombre est structurellement vassalisé par (l’ex) colonisateur pour le compte de qui ils jouent le rôle de serviteurs zélés aux dépens de leurs peuples, le CIRAC :

SOULIGNE la communauté de destin entre tous les peuples de l’espacesahélo-saharien en général et les populations maliennes et nigériennes en particulier ;

2. EXPRIME sa solidarité indéfectible avec le peuple malien frère, qui démontre devant cette épreuve, son sens élevé de patriotisme en faisant courageusement face aux agressions et manœuvres de nature à porter atteinte à son unité, à sa stabilité et à son droit inaliénable de déterminer lui-même son propre destin ;

3. ENCOURAGE les autorités maliennes à rester fermes sur leurs engagements tels qu’exprimés par le Président du Conseil National de Transition lors de son investiture ;

4. EXHORTE LES PANAFRICANISTES de la sous-région en particulier, et du continent en général, à poursuivre et intensifier le travail médiatique de sensibilisation et de conscientisation des jeunes, surtout, sur les nouveaux défis avec lesquels le Continent est de nouveau confronté, après les siècles de traite négrière, d’esclavage, de colonisation et des décennies d’indépendance factice ;

5. ENGAGE ces patriotes à fédérer leurs efforts et à constituer un FRONT COMMUN de présence multiforme aux côtés du peuple malien et de lutte devant également inclure les Africains de la diaspora et les militants des droits de l’homme à travers le monde ;

6. FAIT PART de sa disponibilité à constituer, dès maintenant, un des maillons de ce front commun avec toutes structures (Syndicats, Organisations de la société civile, Think Tank) engagées dans ce combat pour la dignité de l’homme.

Fait à Niamey le 9 juin 2021

Pour le CIRAC le Président

IDI ANGO Omar

Source: Journal l’Aube- Mali
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