En raison des tiraillements entre les différentes tendances religieuses : Le congrès du Haut conseil islamique reporté sine die

Le troisième congrès ordinaire du Haut conseil islamique initialement prévu les 15, 16 et 17 avril a finalement été reporté.  Le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Diallo qui est intervenu sur le plateau du journal télévisé de 20h, le lundi 14 avril dernier, a imputé ce report à la visite d’Etat que le président de la République effectue actuellement  à Dakar. Avant d’ajouter que ce dernier avait souhaité lui-même présidé la cérémonie d’ouverture. Après vérification, il nous revient  que cette sortie du ministre ne tient pas la route. 

leader religieux malien Thierno Hady Thiam

C’est son homologue de la Sécurité intérieure qui, semble-t-il, a demandé ce report en raison des informations qui lui sont parvenues relatives à des tiraillements, au manque de consensus et au risque d’implosion qui entouraient la tenue de ces assises.

Deux candidats et non des moindres devaient s’affronter pour ce troisième congrès. Il s’agit du président sortant Mahmoud Dicko et Thierno  Hady Oumar Thiam membre du Haut conseil islamique depuis plus d’une décennie non moins vice-coordonnateur  du Groupement des leaders spirituels musulmans dont Chérif Ousmane Madani Haïdara est le coordonnateur.

 

Au regard du travail abattu sur le terrain, Thierno Hady Oumar Thiam partait largement favori et bénéficiait du soutien des six communes du district de Bamako et de la plupart des capitales régionales ainsi que des villes de l’intérieur du pays.

Ce qui n’était pas du goût de l’autre camp qui, semble-t-il, avait entrepris des actions pour bloquer l’élection de Thierno Hady Thiam. Son leitmotiv étant  » Dicko ou personne « .

Il nous revient que le camp fidèle à Mahmoud Dicko faisait même prévaloir les relations de proximité qu’il entretiendrait avec le président IBK. Une façon pour eux de faire savoir à qui veut l’entendre que ce dernier cautionnerait sa réélection.

 

 

Au cours d’un point de presse tenu mardi à son siège, le groupement des leaders spirituels musulmans a déploré la décision du report du congrès.  » Nous avons fait venir nos délégués de l’intérieur. Nous nous sommes préparés pour ce congrès depuis très longtemps. C’est lorsque nous étions en réunion pour les derniers réglages que nous avons été informés de ce report. Nous sommes des légalistes et nous ne ferons aucun obstacle à cette  décision  » a déclaré le candidat du groupement des leaders spirituels musulmans, Thierno Hady Oumar Thiam.

 

 

Chérif Ousmane Madani Haïdara de son côté fera savoir qu’ » il est du rôle des leaders religieux de conforter la cohésion sociale et le vivre-ensemble et qu’ils n’ont pas vocation d’attiser la haine « . Déplorant le report, il a tout de même émis le vœu que tout se passerait bien à condition que chacun joue sa partition en toute transparence.

 

 

Il est à rappeler que les congrès du Haut conseil islamique se sont toujours déroulés sur fond de crise. Lors du premier congrès ordinaire de l’organisation faitière, des dissensions avaient opposé les deux candidats en lice. Faute d’entente, un bureau consensuel a été mis en place sous la direction d’un certain Thierno Ibrahim Oumar Thiam. Il était d’ailleurs, le premier président du HCIM. Après son départ à la faveur du deuxième congrès, ces dissensions sont réapparues. Des associations ont été empêchées d’accéder à la salle du congrès. C’est dans ce contexte que Mahmoud Dicko a été élu. Il sera très vite contesté et les plaignants vont jusqu’à demander la dissolution de son bureau. Le tribunal finira par l’accorder. Cette dissolution fut évitée de justesse après plusieurs interventions.

Le troisième congrès qui devait s’ouvrir hier mardi vient d’être annulé pour les mêmes raisons.

 

 

Faute de consensus entre Dicko et Thiam, les autorités coutumières avaient opté pour le choix de Chérif Ousmane Madani Haïdara. Ce dernier a expliqué qu’il n’est pas intéressé par le poste de président du HCIM.

 

 

Par ailleurs, le groupement des leaders spirituels musulmans a demandé la mise en place d’un bureau provisoire impartial à la tête du Haut conseil islamique avant l’élection d’un nouveau président. Il a aussi insisté sur la mise en place d’une commission d’organisation crédible et transparente.

 

Nous y reviendrons.

 

 

Abdoulaye DIARRA

SOURCE: L’Indépendant 

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