Accès à l’éducation en zones de conflit: 2 500 000 enfants sont toujours hors écoles

Les travaux de la revue 2016 de l’Education, avec au cœur la problématique de l’adéquation emploi/formation, l’accès des enfants à l’école, l’amélioration du taux de scolarisation des filles, se sont ouverts, hier au CICB, pour quatre jours, du lundi au jeudi.

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La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Éducation nationale, Kénékouo dit Barthélemy Togo, en présence de ses homologues de l’Emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction citoyenne, Mahamane Baby ; et de la Recherche scientifique, le Pr Assétou Founé Samaké. On y notait également la présence de la directrice résidente de la coopération suisse au Mali, chef de file du groupe PTF de l’éducation, formation professionnelle, Mme Scheizerische Eigenossenschaft.
Pendant quatre jours, le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, les partenaires sociaux de l’école (parents d’élèves, syndicats enseignants, les élèves et étudiants), les responsables des collectivités territoriales passeront en revue les défis auxquels notre secteur éducatif est confronté ; analyseront le niveau d’exécution technique et financière des plans opérationnels des dernières revues ; et identifieront des orientations pertinentes susceptibles d’alimenter le nouveau programme décennal.
Le chef de file des PTF, Scheizerische Eigenossenschaft, a mis l’accent sur l’évolution du contexte sécuritaire dans notre pays, avant de rassurer les autorités de leur accompagnement pour le retour à la normale, en matière d’accès à l’éducation de qualité dans notre pays.

Des écoles fermées
Elle a souligné que la persistance de l’insécurité et les défis complexes des zones post-conflit nécessitaient la création de synergies entre les actions d’urgence et celles de développement ainsi que beaucoup de flexibilité de la part des acteurs. Car même si les écoles ne sont pas directement visées, elles restent victimes des effets du conflit avec un impact négatif sur le futur des dizaines de milliers d’enfants.
« L’insécurité a conduit à la fermeture de plus d’une centaine d’écoles, depuis le début de l’année. Nous saisissons cette occasion pour partager notre inquiétude face à la situation qui prévaut dans la région de Mopti », a-t-elle alerté. Elle a également mis en exergue, les retards importants accumulés dans le calendrier du processus de mise en œuvre des recommandations issues de la précédente revue. Cependant, elle a jugé indispensable, la collaboration entre les départements qui ne devrait pas être un facteur limitant l’atteinte de résultats et il faudrait trouver des solutions, pour renforcer l’efficacité de cette collaboration.

2016, une année charnière
« L’année 2016 sera une année charnière avec l’élaboration d’un nouveau programme décennal de l’éducation (PRODEC II). Il faudrait saisir cette opportunité pour définir un nombre limité de priorités stratégiques qui feront avancer, d’une façon décisive, les réformes du secteur », a-t-elle martelé.
Parmi ces priorités, Scheizerische Eigenossenschaft a mis l’accent sur : l’amélioration de la qualité de l’enseignement, à travers une meilleure formation initiale et continue, ainsi qu’une gestion rationnelle des enseignants ; l’amélioration de la gouvernance du secteur à travers des réformes institutionnelles, administratives et financières ; et enfin l’améliorer de l’accès à l’éducation, particulièrement dans les zones post-conflit, mais également l’accès des enfants hors école qui sont estimés actuellement 2.500. 000 au Mali. Le chef de file des PTF a aussi insisté sur l’amélioration des taux scolaires des filles.
Selon la représentante des PTF, l’élaboration du nouveau programme décennal exigera de chacun des efforts supplémentaires.
«Nous sommes conscients que les délais sont courts. Mais nous resterons convaincus qu’ensemble nous pouvons relever ce défi avec succès », est-elle convaincue.
Pour sa part, le ministre de l’Education nationale a fait savoir que la revue conjointe du secteur de l’Éducation, de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle que nous entamons aujourd’hui intervient dans un contexte marqué par le début de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger signé à Bamako le 15 mai 2015 et le 20 juin 2015 et dont «l’objectif ultime est de créer les conditions d’une paix juste et durable au Mali, contribuant à la stabilité sous régionale, ainsi qu’à la sécurité internationale ».

Une bombe à désamorcer
La revue conjointe 2016 du secteur de l’Education et de la Formation professionnelle a pour objectif principal d’asseoir les bases d’une préparation et d’une mise en œuvre efficiente du nouveau programme décennal de développement de l’Éducation.
Les thèmes qui seront abordés lors de la présente revue, et qui sont relatifs, entre autres, aux obstacles à l’employabilité des produits du secteur, à la gestion de l’école dans les zones post-conflits, à la valorisation des résultats de la recherche, aux actes administratifs régissant la gestion du personnel enseignant fonctionnaire des collectivités territoriales, contribuent, sans nul doute, à approfondir ceux qui l’ont été lors de la revue de 2015 de manière à mieux définir les conditions de leur opérationnalisation, est convaincu le ministre de l’Éducation.
« Par leur pertinence, leur caractère structurant et fédérateur, ces thèmes interpellent chacun des départements pris séparément et tous ensemble dans ce nouveau contexte d’ouverture et d’interconnexion où il s’impose à chacun et à tous de changer de paradigmes en développant une nouvelle façon de concevoir, d’exécuter et d’évaluer les activités éducatives », a invité Kénékouo Barthélémy Togo.
Au cours de cette revue conjointe, la question d’emploi des jeunes sera également au cœur des débats.
Si selon le ministre Togo, l’éducation est un droit acquis, consacré par la Constitution, la question de l’emploi est aujourd’hui assimilée à une question de sécurité nationale et internationale.
« Les sans-emploi constituent une « bombe » que nous devons désamorcer à tout prix », a-t-il souligné.
Point n’est besoin, selon lui, d’évoquer ici tous les drames liés à l’exode des jeunes dans leur acharnement à braver les déserts, les mers et les océans du monde pour se procurer un mieux-être. C’est pourquoi, il a exprimé aux participants toutes les attentes que les autorités nationales portent sur ce rendez-vous.
« Le gouvernement du Mali attend donc les résultats de vos travaux qui contribueront sans doute à atteindre les objectifs prioritaires qu’il s’est fixés en matière d’éducation et de formation-insertion des jeunes », a conclu le ministre Togo.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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