Programme présidentiel : Ce que Soumaïla Cissé propose aux Maliens

Dans son projet de société, le candidat de l’alliance « Ensemble, resterons l’espoir », Soumaïla Cissé, propose des solutions aux maux qui minent actuellement le Mali. Instaurer la sécurité et la paix ; restaurer un véritable dialogue entre les Maliens ; assoir la dignité de l’Etat ; donner plus de chance aux jeunes et aux femmes ; bâtir une économie forte… ce sont là, entre autres, des propositions contenues dans ce projet. Après la première partie, nous vous proposons la seconde partie du projet de Soumaïla Cissé.

 

Pilier 2 : Instaurer un véritable dialogue entre tous les Maliens

Notre engagement à l’égard du Mali doit viser à faire disparaître les ferments de division qui fragilisent et menacent l’unité nationale. L’État a des devoirs envers le peuple et tous les Maliens de bonne volonté et de bonne foi. Les différentes communautés du pays ont un devoir d’entraide et d’engagement pour le bien commun. Notre programme découle entièrement de ces principes et vise à renouer avec la tradition malienne qui repose sur l’échange et le partage.

Pour être efficace, l’État doit être à l’écoute de tous les citoyens et de leurs représentants. Les congrégations religieuses et les pouvoirs traditionnels sont des partenaires essentiels de l’État. Hors de nos frontières, la diaspora qui joue un rôle économique et social dans notre pays et qui contribue à l’insertion du Mali dans le monde, doit elle aussi être incluse dans le dialogue national.
C’est par le dialogue que nous réussirons ensemble.

Mesures prioritaires :

  • Organisation rapide des assises nationales sur les grands problèmes de la nation.
  • Mise en place d’un cadre favorisant le dialogue intercommunautaire et inter-religieux pour garantir la coexistence pacifique entre l’ensemble des communautés ethniques et religieuses et le vivre ensemble.
  • Mise en place d’un programme de lutte contre la radicalisation des jeunes, en concertation avec les associations religieuses qui doivent enseigner les savoirs fondamentaux.
  • Révision du statut de l’ORTM pour lui assurer une plus grande indépendance.
  • Augmentation de l’appui à la presse privée et sécurisation des journalistes dans l’exercice de leur métier.
  • Mise en place des réformes institutionnelles nécessaires pour que les Maliens de l’extérieur soient représentés à l’Assemblée nationale.
  • Renforcement des infrastructures culturelles et meilleure utilisation des média publics pour la diffusion de programmes culturels ;
  • Création du Festival Panafricain de la Musique de Bamako et faire des grands artistes maliens les ambassadeurs du Festival.
  • Poursuite de la construction d’infrastructures sportives, en mettant l’accent sur les cercles et les communes.

Pilier 3 : Mettre l’État au service des populations

L’État a pratiquement disparu des régions du nord et du centre avec les conséquences dramatiques que nous connaissons tous. Mais même dans les autres régions du pays les services publics ne sont pas toujours à la mesure des attentes des citoyens.

Les conditions de vie de nos populations restent encore très en deçà des objectifs d’un développement économique et social de nature à vaincre la pauvreté et à donner à tous des conditions de vie décentes et dignes. Notre pays est encore parmi les derniers dans le classement du PNUD sur l’indice de développement humain (175ème sur 188 pays classés) et nous n’avons atteint partiellement qu’un seul des objectifs de développement du millénaire malgré les engagements publics pris par les autorités.

L’État doit asseoir sa légitimité en se mettant au service des populations.

Mesures prioritaires :

  • Médicalisation de tous les Centres de Santé Communautaires (CSCOM).
  • Mise en application de la Charte du malade en vue d’assurer une prise en charge correcte et rapide.
  • Augmentation du budget alloué à la santé à 15% du budget national.
  • D’un Programme national d’approvisionnement en eau potable et promotion des branchements sociaux.
  • D’une politique de la petite enfance et renforcement de la fréquentation scolaire.
  • Renforcement de la formation initiale et continue des maîtres du primaire et des professeurs du secondaire.
  • Réduction des déséquilibres régionaux dans la carte scolaire, par l’ouverture d’une école à trois classes au moins par village ;
  • Fourniture effective d’un kit scolaire à chaque élève.
  • Application stricte de la scolarisation obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans avec une attention particulière pour que les filles restent à l’école.
  • Renforcement du système formel de sécurité sociale à travers une amélioration substantielle de la gouvernance de l’INPS, de la Caisse de retraite et de la Caisse d’assurance maladie.
  • Meilleur ciblage de l’aide sociale, notamment en direction des veuves, des femmes seules chargées de famille, des enfants abandonnés et des handicapés.
  • Adoption d’une loi de protection sociale des personnes handicapées.
  • Accélération de la mise en œuvre du cadastre, et son informatisation afin de disposer d’un outil efficace de gestion domaniale et foncière.

Réalisation de 5 000 logements par an (cités des enseignants, cités des médecins, etc.).

Pilier 4 : Donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due dans la société malienne

En 2017 les moins de 25 ans représentaient près des 2/3 de notre population, et avec un taux de croissance démographique encore élevé (3,6%) notre population continuera à être jeune pendant des décennies. Si nos jeunes ont une formation nécessaire pour trouver un emploi et entrer dans la vie active de manière positive, ils sont un atout pour notre avenir. Si au contraire, ils n’arrivent pas à s’insérer durablement dans la société et l’économie, ils sont en proie au désespoir, essaient de quitter le pays en dépit de tous les dangers de l’émigration sauvage, ou sombrent dans le fanatisme  le terrorisme.

Les femmes constituent la moitié de notre population mais leur contribution est limitée par les nombreux obstacles et les discriminations auxquels elles font encore face. Cette situation doit changer et nous devons permettre à la moitié d’entre nous de participer pleinement à l’épanouissement de tout notre potentiel.

Faisons de notre jeunesse et des Maliennes un atout pour le futur.

Mesures prioritaires :

  • Faire du Conseil National des Jeunes un organe consultatif pour toute décision importante à caractère réglementaire ou législatif relative à la jeunesse.
  • Quota d’au moins 20% de députés réservés aux jeunes à partir d’un système proportionnel
  • Ouverture de nouveaux espaces de loisirs (Maisons des Jeunes, Centres de Développement de la Jeunesse, Foyers des Jeunes) dans toutes les villes du pays.
  • Ouverture des « Guichets Uniques/Jeunesse » pour permettre aux jeunes d’accéder à la bonne information sur la santé, la formation et les opportunités d’emploi.
  • Appui à l’installation de jeunes diplômés dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le tourisme.
  • Développement des filières techniques débouchant sur des métiers pratiques et développement de l’offre privée de formations professionnelles techniques et d’apprentissage.
  • Respect et application de la loi relative au genre.
  • Organisation des Assises de la condition féminine : portant sur la parité, la représentation des femmes dans la vie publique, l’accès au crédit…
  • Représentation significative des femmes dans les postes électifs et administratifs (notamment 30% des députés).

Pilier 5 : Construire une économie performante et solidaire

Pour avoir les moyens de notre action et conduire le Mali vers l’émergence, il est essentiel de garantir une croissance économique solide et inclusive, qui s’appuie sur un secteur privé dynamique, qui optimise le potentiel de nos ressources naturelles et qui fournit des emplois décents.

Aujourd’hui, la croissance du PIB réel (5% en moyenne sur les trois dernières décennies) ne permet pas de faire reculer la pauvreté eu égard à l’augmentation de la population. Près de la moitié de nos concitoyens vivent dans la pauvreté, principalement dans les campagnes.

Notre pays dépend encore essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et des ressources minières. Notre industrie reste embryonnaire. Une telle structure rend l’économie malienne fortement dépendante vis-à-vis de l’extérieur, des fluctuations du climat et du cours des matières premières. La croissance est aussi freinée par le manque d’une main d’œuvre qualifiée et par des infrastructures de base insuffisantes. De plus des contraintes sérieuses existent en matière de financement de l’économie, du secteur privé et des PME/PMI créatrices d’emplois.

Pour remédier à cette situation et parvenir à une croissance économique d’au moins 7% sur plusieurs années, nous devons être volontaristes pour libérer les énergies, dynamiser la croissance et atteindre l’émergence. Pour éliminer les contraintes, il faut mettre l’accent sur le rôle moteur du secteur privé et des entrepreneurs, et le rôle essentiel des pouvoirs publics pour créer un environnement propice au développement d’une économie compétitive, dynamique et solidaire.

Notre économie doit à chacun et chacune d’entre nous un avenir à la mesure de ses ambitions et de ses talents

Mesures prioritaires :

  • Réduction à 5 jours des délais des formalités administratives pour la création d’entreprise.
  • Assainissement durable des finances publiques et réduction du train de vie de l’État afin de libérer des marges de manœuvres pour l’investissement (au moins 25%).
  • Promouvoir l’épargne privée par l’adoption d’une fiscalité incitative, pour financer la modernisation de notre pays.
  • Lancer un « Programme National de Soutien aux Jeunes Entrepreneurs ».
  • Faire contribuer les industries extractives au développement du pays, afin que les richesses du Mali servent réellement à sa population.
  • Moderniser l’agriculture et des industries de transformation, pour faire du Mali une puissance exportatrice et assurer la sécurité alimentaire et économique de la population.
  • Désenclaver le pays et fluidifier le transport des personnes, le commerce par les voies terrestres, aériennes et fluviales, et la circulation de l’information par la fibre optique dans tout le Mali.
  • Développer les énergies hydroélectrique, solaire et éolienne jusque dans les régions reculées.

Chiffrage du programme

Le coût estimé du programme ressort à 7310,1 milliards de FCFA soit 82,4 % du PIB de 2017 (8868,4 milliards FCFA). Par comparaison avec les programmes d’accélération de la croissance et de transformation structurelle en cours dans les pays voisins du Mali, ce chiffre se compare favorablement à ceux de ces pays où les ratios programme/PIB sont beaucoup plus élevés (178% du PIB au Benin, 227% du PIB au Burkina Faso, 178% du PIB au Niger qui a été financé par les partenaires publics et privés, 185% du PIB 2013 au Togo, et 99% du PIB 2013 au Sénégal).

Il convient aussi de noter que certaines dépenses pourraient ne pas être imputées au budget de l’Etat (énergie, pont, usines, certaines dépenses d’éducation, routes, irrigation etc.) car le programme prévoit le recours aux Partenariats Public Privé (PPP), aux partenaires bilatéraux et multilatéraux etc.

 

Source: L’Aube

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