Mamadou Hawa Gassama du groupe parlementaire VRD : «L’Assemblée nationale est devenue le temple de la dictature sous Issaka Sidibé»
Décidément tous les députés ne supportent pas ce qu’ils appellent la dictature du président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé.
En effet, le député URD élu à Yélimané l’a dénoncée. Il affirme qu’avant le début des débats sur la Déclaration de politique générale du Premier ministre, on lui avait notifié qu’il sera censuré. Ce qui a été fait par le Président Sidibé lors des débats qui lui aurait interdit de s’exprimer en Bambara.
Malgré cette censure, le député a pu dégager les grands axes de sa communication à l’assistance. En effet, même s’il n’a pas pu aller au bout de ses idées, du fait de la censure, Mamadou Hawa Gassama de l’opposition n’a pas mâché ses mots. Surtout qu’il s’agissait de se prononcer sur des questions brûlantes du pays.
S’il n’a pas clairement contesté l’accord de paix qui permettra de mettre fin aux hostilités sur le terrain, Mamadou Hawa Gassama Diaby se dit étonné de la tenue d’une nouvelle rencontre entre le gouvernement et la CMA à Alger. Car les autorités du pays avaient crié sur tous les toits qu’il n’y aura aucune autre forme de négociation, ni de nouveaux accords. Mais, regrette-t-il, nous avons constaté avec stupéfaction que des ramifications et de nouvelles clauses sont en cours de négociation pour la signature d’un autre accord, le 20 juin prochain avec la CMA. Pour lui, cela constitue une forme de trahison du peuple. Partant, il a critiqué la Minusma qui avait donné un ultimatum au Gatia de quitter Ménaka dans 72 heures. Ce qui l’amena à se poser la question de savoir pourquoi la Minusma n’a-t-elle pas demandé à la CMA de faire de même à Kidal.
Parlant de la lutte contre la corruption, Gassama estime que le régime fait de cette question une chasse aux sorcières. Un phénomène qui contraint de nombreux investisseurs maliens à transférer leurs capitaux à l’étranger. Avant d’ajouter que ce sont les autorités actuelles qui sont elles-mêmes au cœur de la malversation. Car, soutiendra-t-il, sous ce régime la corruption a atteint son paroxysme avec des surfacturations dans l’achat de l’avion d’IBK, des équipements militaires. Pire, s’indigne Gassama, les ministres incriminés n’ont pas été inquiétés.
Concernant le cas des cartes Nina, le député soutient qu’il s’est avéré qu’il y a près de 900.000 cartes Nina qui ne sont pas utilisables car dépourvues de photos d’identité, et ayant coûté aux contribuables maliens plus de 4 milliards de francs CFA. Quelles mesures le gouvernement compte-t-il prendre pour que les élections à venir ne soient pas entachées d’irrégularités ? Mamadou Hawa Gassama reproche également au Premier ministre son mépris vis-à-vis du peuple. Car il n’a pas fait mention ni même présenté des condoléances aux 500 Maliens qui se sont noyés dans la Méditerranée ces derniers mois. Le député VRD dénonce également la volonté du gouvernement d’organiser le sommet Afrique-France qui engloutira des milliards au moment où l’armée peine à faire face à ses missions régaliennes pour faute d’équipements.
Il a profité de sa tribune pour demander pourquoi, jusqu’à présent le cercle de Yelimané, qui a été sinistré par des oiseaux migrateurs ainsi que des criquets pèlerins, n’a toujours pas reçu d’aide malgré la mission du ministre du développement rural Bocary Tréta pour constater les dégâts ? Il conclura que la déclaration de politique générale du gouvernement est vide, car tout ce que le Premier ministre affirme ressemble à des mesures désespérées. Toutefois, il a salué l’annonce de la construction de trois unités agro-industrielles de transformation de manioc, de tomate et d’huile dans le pays par la Chine.
Nouhoum DICKO
source : Le Prétoire