PAU : Les présidents du G5-Sahel répondront-ils à la convocation de Macron ?

A Pau, ce 16 décembre 2019, les chefs d’Etat des cinq pays du G5-Sahel devront clarifier leur position sur la présence des forces françaises et sur le sentiment anti-français de ces dernières semaines dans le Sahel et particulièrement au Mali.

Le président Macron n’est pas allé avec le dos de la cuillère en demandant publiquement et solennellement le 4 décembre la clarification de la position des chefs d’Etat. Une clarification qui, selon lui, sera déterminante et conditionnera le maintien de la présence de ses troupes sur le sol des Etats du Sahel.

Ces propos et position sont diversement appréciés par les populations. Chacun y va de son commentaire. Malgré les révoltes, les manifestations l’on constate un silence radio du côté des invités de Macron qui, jusqu’ici, n’ont ni confirmé ni infirmé l’invitation. Nous avons ouvert notre espace à de nombreux Maliens pour savoir ce qu’ils en pensent.

Tiéfolo Traoré, agent technique Sotuba : « Nous pensions que la France était là pour aider nos forces armées et de sécurité à nous défendre. C’est avec amertume que nous constatons que Barkhane est là uniquement pour la défense des intérêts économiques français. Cette sortie du président Macron n’était pas la bonne. Il va même loin, non nos Etats sont assujettis à la France et le ton utilisé par le président Macron en est une preuve. Les présidents du G5 doivent opposer un niet catégorique à cette invitation ».

Kola Samba Traoré : « Vous savez Barkhane et la France sont là pour autre chose. Si Barkhane n’avait pas un agenda caché, s’il voulait vraiment nous aider à combattre les terroristes nous n’allions pas en être là aujourd’hui. Ils ont tout l’arsenal qu’il faut pour bouter les terroristes loin de notre pays ».

Mariam Sy : « Les Français nous l’avions déjà dit ont d’autres priorités que de nous défendre. Ce sont eux qui soutenaient les rebellions et aujourd’hui ce sont eux qui soutiennent les terroristes qu’ils ont envoyés chez nous pour nous empêcher de vivre en paix.  Ce sont eux les terroristes. Partout les Français sèment la terreur pour venir intervenir. Nous en avons marre ! C’est à nos chefs d’Etat de demander à Macron de clarifier sa position, une position que nous citoyens trouvons très ambiguë. C’est pour nous une moquerie que de dire à nos pantins de chefs d’Etat de venir clarifier leur position à Pau. C’est Dieu qui veille sur nous pas la France et que cela soit clair pour Macron et ses valets de présidents. Que les présidents sachent que les populations africaines attendent de voir ce qui sortira de cette rencontre entre gouvernant et gouvernés, non entre le maître et ses valets ».

Balla Traoré : « Les forces françaises et toutes les forces amies qui sont au Sahel doivent rester. Disons la vérité sans ces forces internationales nous ne pouvons rien faire face à cet ennemi à multiples têtes. Ne parlons avec le cœur, nos chefs d’Etat savent bien que la situation est difficile et face à la révolte de Macron, je crois et c’est ma conviction ils doivent répondre à l’invitation et dire franchement à Macron nos vœux, Barkhane doit combattre les terroristes pour nous sortir de cette spirale de violence. Les politiques et autres activistes qui tiennent un discours va-t’en guerre contre la France se trompent. Ils doivent mettre de l’eau dans leur vin. Si la France part ce sera le chaos ! Nous pouvons nous faire une idée de la présence française dans notre pays, d’aucuns diront qu’elle est là pour ses intérêts. La France est très remontée contre Bamako et Ouagadougou où le discours de rejet de la mère patrie prend des tournures inquiétantes ».

Le président Kaboré, selon Balla Traoré, est sorti de son mutisme et annoncé qu’il répondrait à l’invitation président français Emmanuel Macron. Mais jusqu’ici on n’enregistre aucun rejet de l’invitation du président Macron. Les chefs d’Etat du G5 auront-ils la sagesse de dire la vérité et toutes les vérités au jeune président Macron ? Le 16 décembre tous les regards seront fixés sur Pau.

A. Tiocary Fulany Printemps

EchosMédias

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