Des manuscrits de Tombouctou, sauvés des mains des djihadistes, exposés à New Delhi

Vingt-cinq textes vieux de plusieurs siècles ont été transportés depuis le Mali, après avoir été cachés durant l’occupation djihadiste de Tombouctou, entre 2012 et 2013.

C’est un «long voyage» que viennent de parcourir 25 manuscrits maliens, titre Indian Express. En effet, ces textes d’une grande valeur historique ont été transportés de Bamako, au Mali, à New Delhi, en Inde, soit sur plus de 8.000 kilomètres. Il sont depuis le 24 mai présentés au Musée National de la capitale indienne, dans le cadre de l’exposition «Quand le Taj Mahal rencontre Tombouctou».

Ce n’est pas la première fois que ces textes, datant pour les plus anciens du 14e siècle, effectuent un long périple. En 2012, alors qu’ils étaient conservés dans la bibliothèque Mamma Haidara, à Tombouctou, la ville est assiégée par les djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Le propriétaire de la bibliothèque, Abdel Kader Haidara, décide alors de cacher ses précieux textes, raconte Indian Express. «Des habitants de la ville furent recrutés pour transporter des milliers de coffres remplis de près de 40.000 manuscrits». À dos d’âne, en voiture, ou même en pirogues, rapporte Jeune Afrique, la résistance s’organise pour faire voyager clandestinement ces petits bouts d’histoire dans le Sud du pays, à Bamako.

«Lorsque les terroristes ont mis le feu à deux librairies de Tombouctou, le monde entier pensait que tout avait été perdu», rappelle Indian Express. À eux seuls, les acolytes d’Abdel Kader Haidara ont sauvé 377 491 manuscrits. Vingt-cinq d’entre eux ont donc poursuivi leur voyage jusqu’en Inde. Parmi les textes exposés au Musée de Delhi, on retrouve une très rare copie du Coran, ou encore le carnet de voyage du grand explorateur Al-Gharnati, décrit The Sunday Guardian. «[Ces documents] ne sont pas seulement les plus importantes collections de l’héritage de la littérature africaine, confie le curateur de l’exposition à Indian Express, ils sont aussi une source fiable d’information pour le monde».

Après avoir survécu à tant d’épreuves et de kilomètres, les manuscrits de Tombouctou ne sont toutefois pas en totale sécurité, prévient Abdel Kader Haidara dans le Sunday Guardian: «Dans le monde d’aujourd’hui, tout relève du défi lorsqu’il s’agit de conserver des manuscrits. Il y a le terrorisme, la sécheresse, la désertification, l’humidité, les voleurs et les contrebandiers. Tous sont des ennemis des manuscrits, affirme-t-il, c’est pourquoi nous sommes en guerre chaque jour.»

Slate.fr

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