PAROLE AUX FEMMES : Mme Haïdara Amanai Oumar Maïga: «Notre objectif principal: Avoir l’accès à la justice pour plus de 7000 victimes»

La Coordination nationale des victimes est l’ensemble de différentes associations issues de la crise de 2012. Créée le 27 janvier 2016, cette coordination s’est fixée comme objectif principal l’accès à la justice pour les victimes. Selon sa Présidente, Mme Haïdara Amanai Oumar Maïga, de la création de la Coordination à nos jours, les victimes n’ont jusqu’à présent pas bénéficié de l’aide du gouvernement malien. Selon les statistiques données par la Présidente, les victimes sont maintenant au nombre de 7577 personnes. Son interview ci-dessous en dit long et clair sur les réalités de cette situation.

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LE COMBAT: Mme la Présidente, qu’est ce qui a motivé la création de cette coordination?

Mme Haïdara Amanai Oumar Maïga: Avant d’arriver à cette coordination, j’avais créé d’abord l’Association des femmes déplacées de Kalaban Coro pour la réconciliation et la paix. Ensuite, on m’a nommé Présidente de la Coordination régionale de Bamako et de Koulikoro. C‘est en ce moment que la coordination nationale des associations des victimes de la crise de 2012 a été mise en place. La coordination lancée grâce au réseau des défenseurs des droits humains. Elle est constituée de différentes associations qui ont pu former une coalition au niveau régional et, ensuite, au plan national, le 27 janvier 2016. C’est aussi le réseau qui nous aide à avoir des partenaires.

Dans votre première association, quelle étaient vos activités à la faveur des femmes?

Je travaillais avec des projets pour pouvoir aider les femmes dans les activités génératrices de revenus. Telle que la transformation du fonio et d’autres choses. Maintenant, avec d’autres partenaires, je suis en train de préparer un autre projet  qui sera consacré à la transformation du savon et à la teinture pour permettre à ces femmes d’être indépendante.

Dans le collectif, il s’agit de quoi concrètement ?

On s’occupe des problèmes des victimes. De 2012 à nos jours, la couche la plus touchée par la crise est celle des femmes et des enfants. Les femmes souffrent beaucoup. C‘est bientôt l’ouverture des classes, par exemple. Alors, l’avenir de ces enfants est en jeu. Nous sommes donc là pour défendre les causes des victimes et notre seul objectif c’est d’avoir l’accès à la justice.

Ces personnes sont victimes de quoi principalement ?

Elles sont victimes de beaucoup de choses. Il y a les violations sexuelles, destruction des biens, amputation, tortures, menaces de mort, et pour citer que ceux-là.

Les autorités vous aident dans ce sens ?

Pour le moment, non. Depuis 2013, les déplacés n’ont pas été assistés par le gouvernement malien. A partir de 2013, ils ont demandé à ce que les déplacés regagnent leurs différentes localités d’origine ; mais, jusqu’à présent, ça ne va pas. Maintenant, nous sommes en train de voir le développement social pour que ces déplacés puissent être accompagnés (e).

Concrètement, qu’est-ce que vous attendez du gouvernement ?

On veut un accompagnement de l’Etat. L’insécurité règne toujours dans les zones touchées par la crise armée. Sur le plan humanitaire, on aimerait que le gouvernement prenne les victimes en charge. Sur le plan psycho-médical, ça ne va pas non plus alors que les personnes victimes ont besoin d’être assistées sur tous ces plans. Surtout les femmes qui ont été violées.

Au sein de la Coordination, les victimes sont au nombre de combien ?

Les victimes qu’on a pu recenser pour le moment sont au nombre de 7577 personnes. Majoritairement, ils sont des Régions de Gao, Kidal et Tombouctou.

Toutefois, il faudra souligner qu’il y a des victimes dans toutes les Régions du Mali. Actuellement, dans chaque Région on est en train de faire des cartographies avec les moyens de bord dont on dispose. Il faut reconnaitre que ceci n’est pas facile avec le climat d’insécurité qui y règne.

Votre conclusion ?

Il faut que le gouvernement pense aux victimes. Nous voudrions que les partenaires techniques et financiers pensent aux victimes de cette crise malienne. S’ils peuvent aussi aider les filles et femmes victimes pour qu’elles puissent faire une formation, ça serait salutaire. Mais, au-delàs de tout ça, nous voulons aussi que la paix revienne définitivement au Mali et qu’on puisse accéder à la justice.

Propos recueillis par Adama Haïdara : LE COMBAT

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