Armée : la France dépendante de la Russie ?

L’armée française fait appel à des gros-porteurs appartenant à des compagnies russes et ukrainiennes pour transporter ses troupes, avance ce mardi Le Monde.

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Le constat du député Les Républicains François Cornut-Gentille est alarmant : “Dans les faits, ce sont les Russes et les Ukrainiens qui ont la maîtrise de la projection de nos forces sur les théâtres extérieurs”. Un long rapport rédigé par ses soins et transmis à plusieurs médias dont Le Monde et Challenges documente les stratégies utilisées par l’état-major français pour combler ses lacunes dans le domaine du transport militaire aérien. Une longue enquête, publiée par Le Mondemardi 28 mars, met elle en lumière les problèmes que pourrait générer “ce recours à des opérateurs extérieurs”.

Comment faire autrement ? Depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir, le pays multiplie les interventions à l’étranger. Les opérations Serval au Mali (janvier 2013), Sangaris en Centrafrique (décembre 2013), Barkhane au Sahel (août 2014) puis les conflits en Irak et en Syrie, nécessitent le déplacement de milliers de tonnes de blindés et de soldats. Problème, la défense française ne possède “aucun gros-porteur” militaire, pointe du doigt Le Monde. Selon le quotidien, elle n’a même couvert grâce à ses avions que “de 7 à 23 % de ses besoins en transports aériens” pour l’armée entre 2012 et 2015.

Locations et sous-traitances

Alors pour combler, elle loue. Elle loue, par l’intermédiaire d’entreprises partenaires, des géants aériens, notamment des Antonov-124, “aux capacités d’emport cinq fois supérieure”, selon  Challenges, à l’A400M. Le gros-porteur pensé par Airbus devait remplir ces missions de transport de troupe et de matériel en opération militaire, mais il traverse depuis plusieurs années des déboires importants. Et ces Antonov-124 n’appartiennent pas à n’importe qui : “La grosse vingtaine d’An-124 disponibles dans le monde est en effet détenue par seulement trois compagnies: une ukrainienne (Antonov DB) et deux russes (une privée, Volga-Dnepr, et une société publique, TTF Air 224)”, précise Challenges.

La France doit donc “réfléchir à l’acquisition de gros-porteurs”, estime François Cornut-Gentille dans le Monde. Il appelle le ministère de la Défense à prendre des mesures pour que le pays conserve la “grande efficacité de (son) outil militaire”. Et au vu des relations entre le président français et Vladimir Poutine depuis plusieurs mois, cela pourrait s’avérer nécessaire. Car comme le soulève Challenges, qui cite le travail du député LR, l’utilisation de ces gros-porteurs peut peser dans le jeu diplomatique : “l’élu de la Haute-Marne rappelle que la société russe TTF Air 224 a interrompu ses vols au profit de la France en septembre 2015… soit un mois seulement après l’annulation du contrat des porte-hélicoptères Mistral à la Russie”.

 

Source: lepoint

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