Edito : Assassinat crime, meurtre : Bamako sombre dans la violence

Le début de l’année 2019 est marqué à Bamako par la multiplication d’actes criminels. Le cas récent est le meurtre de l’apprenti égorgé par un passager de métier « soudeur plastique » le samedi 26 janvier dernier à Daoudabougou. En représailles, le passager a été lynché par une dizaine d’apprentis à l’aide des cailloux et de gourdins.

Le même jour dans la soirée, l’alimentation « Super marché Mini prix » a été l’objet d’un braquage. Oumar Touré, un grand commerçant aux halles de Bamako, a été froidement tué par des bandits à 20 h chez devant sa femme et sa fille de 14 ans. Le quartier est toujours sous le choc. Avant l’imam Abdoul Aziz Yattabaré a été froidement poignardé à mort par Moussa Guindo, un jeune de 26 ans. Un crime qui a crée un grand émoi chez les religieux à cause de l’atrocité de l’assassinat mais surtout la motivation avancée par l’assassin. Dans une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux, Moussa Guindo avoue qu’il agit sous le prétexte que l’iman lui aurait traité d’homosexuel et aurait chargé un certain « Soloni Todjan », un grand bandit de lui ôter la vie. Cette déclaration a jeté l’huile sur le feu car les homosexuels pointés du doigt pour être derrière cet acte crapuleux. Cette déclaration qui reste à confirmer a ajouté à la phobie de certains leaders religieux à l’endroit des homos.  

Autre crime odieux : l’assassinat de Kalilou Coulibaly par son ami Aboubacar Sacko à Safo situé à 15 km de Bamako. Un crime qui a marqué les esprits des Bamakois car Sacko a tué son ami qui l’a contracté plus de 200 millions de franc CFA.

Pourquoi les êtres humains tuent-ils froidement leurs semblables ? Notre société est-elle sur le point de basculer dans la criminalité que l’on ne voyait qu’à travers les films ? Ces actes criminels sont-ils les signes d’un malaise social ou d’une société à la dérive ? Quid de l’effritement des valeurs cardinales ? L’injustice et l’impunité encouragée par la corruption sous nos cieux favorisent elles des telles scènes d’horreurs ? Sociologiquement, l’urbanisation galopante est-elle un élément favorisant l’insécurité ? Voilà, une série d’interrogations qui devrait susciter des débats.

Il est trop tôt de porter le chapeau de la responsabilité au ministre de la sécurité et de la protection. Ces assassinats et autres crimes crapuleux sont des cas isolés donc un fait social. On aurait crié à l’inefficacité des forces de sécurité si c’était à des braquages spectaculaires à certains endroits stratégiques de la capitale. Ce qui est loin d’être le cas. Une psychose due plus à l’effet amplificateur des réseaux sociaux. Cependant les autorités en charge de la sécurité ne peuvent pas rester indifférentes face à cette situation.

Modibo Lassane Fofana

La rédaction

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