A quel âge devient-on terroriste ?

La présence d’enfants dans les rangs de groupes armés, qu’ils soient miliciens, simples bandits ou terroristes n’est pas une nouveauté. Au-delà du continent africain, nombreuses sont les crises à avoir révélé l’enrôlement de jeunes pour servir de combattants ou pire encore, de kamikazes.

 

Récemment, deux évènements sont venus rappeler que le Mali n’était pas épargné par ce triste phénomène. Les attaques contre les camps militaires de Boulikessi et Mondoro, dans la nuit du 23 au 24 janvier, ont impliqué des enfants soldats. Dans un communiqué, l’Etat-major des FAMa rapporte que «la première vague de terroristes qui s’est attaquée à l’emprise de Boulikessi était composée de quelques enfants soldats qui devaient monter à l’assaut ».

L’autre évènement s’est déroulé le 8 janvier dernier et concerne un triporteur, rempli d’explosifs, qui s’est inséré dans un convoi militaire avant de se faire exploser, blessant six soldats français. Les témoignages décrivent que l’homme qui conduisait le véhicule piégé n’était en réalité qu’un garçon de 15 ans tout au plus. Le JNIM a depuis revendiqué cette attaque et a diffusé la photo de cet adolescent qu’il salue d’être mort en martyr.

Comment peut-on assumer pleinement et aux yeux du monde entier que des enfants innocents conduisent des attentats suicides au profit du djihad ?

En les employant de cette manière, les terroristes révèlent qu’ils manquent de combattants « dignes de ce nom », entrainés et efficaces… sans doute une conséquence des lourdes pertes qu’ils ont subi ces dernières semaines. Peut-être aussi que leurs messages de haine n’arrivent plus à convaincre des adultes « consentants » à servir la cause ? Avec la prison ou la mort comme issue, le recrutement forcé dans les villages ne suffit plus et les maigres compensations financières non plus.

Enrôler des enfants devient alors essentiel à la survie de ces entreprises terroristes. Elles pourraient les employer à des tâches qui ne les exposent pas au danger ultime, mais leur but est tout autre. Pour arriver à leurs fins, ces soi-disant « prêcheurs de la vérité » manipulent nos plus jeunes, incapables de discernement. Après un lavage de cerveau en règle, ils n’ont plus que pour seul avenir de porter un fusil ou d’appuyer sur le bouton qui les fera exploser. Il n’y a plus de doute à avoir sur l’archaïsme de l’idéologie qu’ils véhiculent…

Une fois encore, qu’ils soient du JNIM ou de l’EIGS, les terroristes élèvent la notion de cruauté à son paroxysme. Il est difficile de croire que l’avenir du Mali puisse reposer sur une idéologie qui n’a aucun remord à endoctriner ses enfants pour les envoyer à la mort. Un fondement que ne devront pas oublier les envoyés du gouvernement quand ils discuteront avec Iyad Ag Ghaly ou Amadou Kouffa ; devant eux se tiendront les coupables de crimes contre l’Humanité qui assument que des enfants de moins de 15 ans servent leur cause mortifère.

Idrissa Khalou

@IKhalou

Source : Malivox

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