Naissance officielle du collectif de la Souveraineté panafricaine à Paris

Le collectif la Souveraineté panafricaine, qui a vu le jour en 2011, a été officiellement lancée jeudi 23 février à Paris. Son objectif, mettre un terme à l’impérialisme occidentale qui empêche le continent africain de prospérer et instaurer les Etats-Unis d’Afrique.
sommet forum membres collectif Souverainete panafricaine

A Paris,

Des drapeaux de plusieurs dizaines de pays du continent sont accrochés au mur de la salle où la conférence sur le lancement du collectif de la Souveraineté panafricaine s’apprête à commencer, à Paris. Martin Sali, un des dirigeants de l’organisation, très minutieux, effectue les cent pas pour régler les derniers détails qui restent avant l’arrivée des convives. Très élégant, vêtu d’une veste et cravate parfaitement assorties, il est un peu tendu mais garde toutefois sa bonne humeur. « Nous attendons encore quelques retardataires mais nous allons commencer dans quelques minutes, alors un peu de patience je vous prie », dit-il de sa voix grave aux premiers arrivés. Il faut dire que c’est le grand jour pour le lancement officiel du collectif pour la Souveraineté panafricaine.

Très rapidement la salle se remplie. Les responsables de l’organisation prennent place face à leur micro. Et c’est Blandine Diafutua, la présidente du mouvement, qui prend la parole devant plus d’une cinquantaine de personnes. Bien qu’on ne le présente qu’officiellement aujourd’hui, « le collectif est né en 2011 au lendemain de nombreux coup d’Etats en Afrique. Sa mission est de chasser l’impérialisme qui règne sur le continent pour instaurer les Etats-Unis d’Afrique, lance-t-elle. L’objectif est que les Africains soient acteurs de leur devenir politique, économique et sociale », explique-t-elle, soulignant que le panafricanisme qu’on défend est un « panafricanisme participatif et engagé qui appelle à la participation de tous pour changer la donne dans le continent », avant de présenter tous les autres dirigeants assis près d’elle. Ces derniers prennent la parole pour expliquer les différents enjeux qui se jouent actuellement sur le plan économique, sociale, politique, culturel, ou encore militaire. D’où, selon eux, l’importance d’un collectif comme la Souveraineté panafricaine, qui tente aussi d’apporter des solutions aux maux du continent

« L’Afrique doit avoir sa propre monnaie »

La biologiste Malalou Koumba explique par exemple le joug de la France en Afrique francophone avec le système monétaire du Fcfa qui maintient toujours les économies africaines qui utilisent cette monnaie à genoux, appelant sous les applaudissements de la salle à « une souveraineté monétaire de l’Afrique ». Pour sa part, Oumar Kane incite, notamment, la diaspora à s’intéresser aux matières premières en Afrique et à investir dans le secteur car il constitue un des leviers de développement du continent. « Il faut que les gouvernements aient un contrôle sur les prix des matières premières qui sont encore trop bas », soulignant que l’Afrique doit parvenir à transformer ces matières premières pour en tirer le plus grand bénéfice.

Martin Sali, qui ne mâche pas ses mots à l’encontre des « dictateurs au pouvoir en Afrique », estime que « c’est à la société civile africaine de mettre un terme à ce système ». Céleste Ollomo, lui, analyse l’échec des révolutions arabes, soulignant qu’aujourd’hui tous les pays comme l’Egypte, la Libye sont rongés par le terrorisme, « sans compter la jeunesse tunisienne qui vit le chômage de masse ». Son voisin Abel Naki, revenu sur la naissance du panafricanisme en Afrique affirme, de son côté, qu’il faut « une nouvelle génération de leaders africains qui doivent être formés dans tous les domaines qu’ils soient politique, intellectuel, ou économique ».

Maurice Makwala insiste, pour sa part, sur l’importance que le continent acquiert une souveraineté militaire. « Sans souveraineté militaire on ne peut rien accomplir en Afrique car il faut d’abord instaurer la sécurité dans chaque Etat », dit-il . Quant à Saliou Madianka, s’adressant à la diaspora qui transfère énormément d’argent dans leur pays d’origine, il appelle à mieux organiser l’envoie de l’aide et responsabiliser les populations africaines en les poussant à s’intéresser aussi au développement du continent. Emery Omdoz aborde, lui, tous les grandes problématiques qui rongent le continent, dont la cherté des prix des denrées alimentaires de premières nécessités, ainsi que les dysfonctionnements au sein du système sanitaire et éducatif. Selon lui, l’une des solutions pourrait venir de la diaspora si elle participait financièrement régulièrement en cotisant pour mener des projets de développement sur place.

« Comptez sur nous on ira jusqu’au bout ! »

Face à cette présentation très animée, les intervenants sont félicités tour à tour pour leur exposé et leur initiative qui redonne de l’espoir. Seulement la grande question pour beaucoup dans la salle est de savoir s’il s’agit d’un énième collectif panafricain qui se nourrit seulement de beaux discours sans concrètement agir ? « Non nous sommes un collectif d’action, tous bénévoles, et œuvrons d’ailleurs 2001. On a mis du temps à officiellement se déclarer car on voulait réunir toutes les organisations ici au sein de la diaspora qui se battent pour l’Afrique », explique Saliou Madjanka. Mais d’autres intervenants de la salle n’ont pas aussi manqué de souligner que désormais il « faut cesser de toujours accuser les occidentaux des malheurs de l’Afrique car l’Africain est responsable de son propre malheur. Il n’est pas solidaire avec les autres du continent et n’hésite pas à faire du mal à son frère pour ses propres intérêts. Et c’est ce que les ennemis de l’Afrique ont compris depuis le temps de la colonisation et n’ont pas hésité à s’en servir pour nous diviser entre nous. Pour nous en sortir nous devons faire preuve de solidarité entre nous et nous aimer ».

Pour cette intervenante du nom de Christine Zekou, venue aussi assister à la présentation du collectif, « l’initiative est belle. Vous êtes comme les panafricains à l’époque, à leurs débuts. Mais ils ont échoué car ils se sont fait avoir et sont tombés dans les pièges de leurs ennemis. Mes enfants ne faîtes pas les mêmes erreurs qu’eux, ne vous laissez pas diviser, corrompre ou distraire. Surtout soyez unis entre vous. Sinon votre collectif finira dans l’echec comme les autres ». « Comptez-sur nous maman Christine », lui répond Martin Sali. « Nous irons jusqu’au bout ayez confiance en nous. On a aussi besoin de votre confiance et je vous promet que ce ne sont pas des paroles nous irons jusqu’au bout de nos ambitions pour le continent. Nous sommes sur le terrain systématiquement et nous y arriverons », assure-t-il sous un tonnerre d’applaudissements du public. Tous les participants sont aussi invités à venir régulièrement aux réunions du collectif qui dévoilera au mur et à mesure ses stratégies pour atteindre ses objectifs. Mais pour l’heure, ils sont conviés à tous se regrouper pour la grande photo de famille, avant de se voir offrir un cocktail bien mérité après cette soirée de présentation riche et exhaustive.

Pour plus d’informations sur le collectif :

Contact : [email protected] Twitter : @spanafricaine Facebook : Groupe public Souveraineté panafricaine Site Internet :www.afriquesouveraine.com

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